samedi 12 mai 2012

Easy Rider, réinvention de l’espace américain



La route comme refuge pour des hommes sans attaches

Le film commence déjà dans l’ailleurs, au Mexique. On ignore tout du lieu d’origine des deux protagonistes, a priori de l’Ouest des Etats-Unis (Los Angeles est mentionné), mais cela a peu d’importance, car ils sont des habitants de la route, espace qui a ses propres lois et codes de conduite. Le film traduit bien une opposition entre l’espace anonyme et étouffant de la ville et la liberté qu’offre la route. A un moment Billy demande à un homme qu’ils ont pris en autostop d’où il vient, il répond : ‘I'm from the city... Doesn't matter what city; all cities are alike.’ (Je viens de la ville…Peu importe quelle ville, toutes les villes se ressemblent)
 Le dialogue avec l’autostoppeur révèle cette volonté affirmée des nomades de la route d’effacer toute idée d’origine ou d’attache à un lieu géographique dans lequel ils se sentent prisonniers.

Exploration de différents modèles économiques. Retour à la terre

Dans Easy Rider, le modèle familial traditionnel est rejeté, et les personnages rencontrent plusieurs modèles sociaux et économiques : ainsi un fermier et sa famille élargie, qui vivent de manière autonome, modèle que semble admirer Captain America.
Extrait du dialogue : « No, I mean it, you've got a nice place. It's not every man that can live off the land, you know. You do your own thing in your own time. You should be proud » (Non, je vous assure, vous vivez dans un endroit charmant. Ce n’est pas donné à tout le monde de vivre de la terre. Vous travaillez seul, à votre rythme. Vous devriez être fier)
 Admiration mais aveu de son incapacité à embrasser ce modèle. Contraste anachronique entre les motards venus de Los Angeles et la simplicité du mode de vie rural.
Les héros rencontrent aussi une commune de hippies, qui pratiquent l’amour libre.
La commune est présentée de manière ambiguë : les participants semblent de bonne foi mais on les voit semer des graines sur du sable et l’on se demande si cet effort n’est pas vain.
 Dans les deux cas, les héros ne veulent pas rester plus longtemps ou adopter ces modèles. Plus généralement, les deux hommes sont sur la route parce qu’ils ont besoin de mouvement et ne peuvent rester au même endroit trop longtemps.

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